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03 décembre 2021 - Philippe Kubler  - Domaine Paul Kubler - Alsace

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Après une longue pause "forcée" nous avons la joie de recevoir un alsacien, Philippe qui nous présente les vins de son domaine.

Le domaine se situe entre Colmar et Mulhouse, il représente une dizaine d'hectares.

Il existe depuis 1620, c'est le grand père de Philippe qui a commencé à mettre les vins en bouteille après la deuxième guerre mondiale. Le père de Philippe, Paul a donné son nom au domaine.

Le village où se situe le domaine donne des maturités aux raisins relativement tardives pour l'Alsace du fait de sa proximité avec le massif Vosgien.

Le domaine comporte de nombreuses parcelles (autour de 25) sur un rayon de seulement 1 à 2 km avec l'équivalent de 3 plein temps, pour assurer les nombreux travaux dans la vigne.

Les Combes (2014) : Pinot Gris, sec pas du tout de sucre (0g), ce cépage d'origine Bourguignonne est ici planté sur un terroir de Grès.

Robe dorée, nez très minéral, pierre à fusil ; en bouche belle vivacité avec un joli fruit, l'alcool est perceptible et la longueur est soutenue.

 

 

Breitenberg (2014) : Riesling cuvée parcellaire avec des vignes de 30 ans d'âge. Breitenberg signifie la large colline, on est à 6 km des Vosges, toujours sur des Grès, minéralité, pierre chaude mouillée, la parcelle est de 45 ares. Pas de malolactique, mais celle si se fait naturellement ou pas certaines années (ph=<3).

Nez "pétrolé", sur la cire ; en bouche quelle tension avec toujours la minéralité et une sacré longueur.

Weingarten (2017) : Pinot Noir seule cuvée de rouge du domaine, vigne de 35 ares sur grès rose et  argile, tardif avec une intensité de fruit. Ramassé avec les pinots gris au début puis avec les autres blancs. Weingarten signifie le jardin du vin. Seulement 2000 bouteilles produites.

 

 

 

 

Grand Cru Zinnkoepflé (2012) : Gewurtraminer Moelleux (35 g de sucre) résiduel signifie La petite tête du soleil, sur ces coteaux jusqu'à 40% de pente "pour ce vin 1 litre de vin, c'est 1 litre de sueur". Vieilles vignes de 100 ans, sur 40 ares avec un rendement de l'ordre de 45hl / ha (densité de 6000 pieds / ha).

Note muscatée, rose, litchi ; en bouche coté résine, manque peut être un peu de tension, agréable finale.

 

 

 

 

Vendanges Tardives (2008) : Pinot Gris Liquoreux (80 g de sucre résiduel),  sur grès rose, présente du botrytis ramassé entre mi octobre et fin novembre suivant les années en un seul passage, sur 40 ares avec un rendement de l'ordre de 23 hl / ha pour ce millésime.

Nez un peu discret, sur le miel, le coing ; en bouche le miel est omniprésent porté par la tension et d'une belle longueur.

 

 

 

 

 

 

Sélection de grains nobles (2000) : Riesling Liquoreux (100 g de sucre résiduel) un seul foudre de 500 litres, sur le citron jaune, confits d'ananas, encens.

Robe dorée, nez pâtissier, sur la pâte sablée et l'ananas ; beaucoup de volume en bouche sans aucune lourdeur, quel équilibre, arôme de tilleul et longueur interminable.

Grand moment de dégustation où les mets et les vins se répondent, Merci à Philippe et à toute l'équipe  du restaurant  Amédelys.

Tessa Laroche

13 décembre 2019 - Tessa Laroche  - Domaine Aux Moines - Savennières

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Tessa nous a fait l'honneur de partager un grand moment de convivialité le temps d'une soirée. Notre président Denis l'ayant intronisé, elle nous a fait découvrir sa passion et de magnifiques cuvées.

Le domaine aujourd'hui de 12ha, a débuté en 1981 avec Monique puis repris par Tessa sa fille en 2003, il se situe sur l'appellation de la Roche Aux Moines (exposition Sud / Sud-Ouest). ​Les sols sont schisteux gréseux (gris vert) avec des rhyolites.

Amoureuse du chenin Tessa trouve qu'il s'agit du meilleur cépage au monde, elle est dans une recherche de vin le plus droit possible.
 

​Le Berceau des Fées 2018 (chenin)

Il s'agit de jeunes vignes de 7 ans sur 3ha à la Roche Aux Moines, les sols sont travaillés, pas de désherbage chimique, petit rendement, ramassé à la main, pressé directement, sans souffre, avec 8 mois d'élevage en cuve inox. Tessa a fait le choix de mettre cette cuvée en vin de France jusqu'à ce que les vignes atteignent une dizaine d'année, ensuite le vin pourra être digne de l'appellation Roche aux moines.

2018 est un beau millésime avec une belle qualité de raisins et des rendements de l'ordre de 50hl/ha.

Nez sur les fleurs blanches, sur la cire ; en bouche "gras"  avec une belle tension, longueur moyenne.

Roche aux Moines 2017 (chenin)

Le printemps fut terrible avec un gros épisode de gel le 26 avril, les rendements n'ont pas dépassé les 7hl/ha sur les deuxièmes bourgeons. Les vignes ont une moyenne d'âge de 45 ans, élevage 100% barrique, la fermentation malolactique a été faite, mis en bouteille au bout de 6 mois. L'amertume en fin de bouche est liée au terroir d'après Tessa, 1g de sulfite a été ajouté à la mise en bouteille.

 

Nez légèrement marqué par l'élevage, en bouche une pointe d'oxydation qui révèle une belle matière et une longueur soutenue.

Le vin fut servi sur une Rillette de Merlu et poitrine de cochon grillé.

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Roche aux Moines 2016 (chenin)

Beau millésime, élevage de 12 mois en barrique puis 6 mois en cuve inox pour réaliser un assemblage homogène. Pas de souffre ajouté, filtré, il reste 2 grammes de sucre résiduel.

Nez fleuri sur de sacrés amers ; en bouche "gras", élégant avec une pointe de sucre résiduelle qui se laisse ressentir, longueur moyenne.

Roche aux Moines 2016 en Magnum  (chenin)

Cette cuvée n'est pas réalisée tout les ans, elle provient d'une parcelle spécifique, on se rapproche de la Coulée de Serrant (exposition Sud / Sud-Est). Le vin a été élevé 24 mois en barrique puis 6 mois en cuve inox. Le vin n'est pas sulfité, ni filtré, ni collé.

Nez plus tendu, incisif, sur le graphite ; en bouche superbe attaque, franche, quelle droiture ! Superbe longueur avec une pointe d'oxydation.

Ces deux vins nous ont été servis sur une blanquette de veau, accompagné de fenouil, champignon,...

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Anjou Villages 2017 (2/3 Cabernet Franc, 1/3 Cabernet Sauvignon)

Vignes sur des terroirs de schistes, pas de pigeages, ramassé à la main, non filtré, ni sulfité. Les raisins sont égrainés à la main. Ces vignes de 90 ans ont été arrachées en 2019.

Nez réduit, puis après aération les fruits noirs, cassis ; en bouche le fruit est là ! avec une certaine rusticité et un végétal noble.

Accompagné d'un Saint Nectaire.

Roche aux Moines "Cuvée de L'Abesse" 2016 (chenin)

Il n'a été produit que deux barriques, moitié botrytisé, moitié passerillé, ramassé en une seule fois le 3 novembre . Elevage 100% barriques de deux ou trois vins. 98g / litre de sucre résiduel.

 

Nez exotique, mangue ; pas d'exubérance en bouche, vif, superbe touché de bouche, digeste sans aucune lourdeur, une longueur qui s'étire...

Nous avons terminé notre repas sur un fondant au chocolat.

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29 novembre 2019 - Christine Dupuy

Christine Dupuy
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C’est la première soirée de la saison, et c’est Christine Dupuy du Domaine Labranche Laffont qui est venue nous rencontrer avec ses grands Madiran et Pacherenc.

D’abord pour s’affuter les papilles sur l’entrée (Terrine de pigeon, chevreuil et cochon foie gras gelée de cassis), nous goutons le Pacherenc 2017 70% Gros Manseng, 30% Petit Manseng, Belle aromatique sur les fruits exotiques, essentiellement l’ananas, belle acidité et finale sur de beaux amers, grand équilibre.

Sur le plat, trois vins sont servis en parallèle, le Madiran 2016 Très beaux jus, de la mâche, de l’allonge végétal noble, Vieilles Vignes 2016 belle aromatique sur le whisky écossais, les degrés se font un peu sentir, Préfiloxériques 2011 Très belle finesse de jus, aromatique d’une grande complexité, quelle tenue sur le plat (Joues de bœuf et panais) tanins soyeux, très belle bouteille.

Sur le fromage Vieilles Vignes 2009 belle fraicheur, vin plus harmonieux que le 2016.

Sur le dessert Pacherenc moelleux 2018 mangue, passion, bel équilibre vin très digeste.

Merci à Christine de nous avoir fait partager toutes ces belles bouteilles, elle figure parmi les plus grand de Madiran, et nous avons touché au sacré avec cette cuvée préfiloxérique, qui a tenue ses promesses.

8 mars 2019 - Coralie Délechenaux

Coralie Délechenaux
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Coralie et Damien Délechenau du Domaine de la Grange Tiphaine font partie des vignerons bien connus des membres du CA de Naturellement Vins, car nous les avons croisé au cours de différents salons et aussi chez eux au domaine. Ce sera donc pour cette soirée un petit voyage du côté d’Amboise où nous allons côtoyer les cépages cabernet franc et Côt (Malbec) et Chenin sur Montlouis.
Coralie est venue à notre rencontre à Brive, et, pour nous dégourdir les papilles nous propose Nouveau Nez 17, un pétillant naturel dans la plus pure tradition de Montlouis. Nez de pêches blanches, joli peps, salivant fruits blancs, une gourmandise ! Pour grignoter avec, Amédée nous propose une brioche crème, fromage frais et saumon.
Sur le plat, St-Jacques et crevettes sabayon, Coralie a ouvert deux millésimes d’une même cuvée pur Chenin : Clé de sol 17 : Nez d’orgeat, finesse, aubépine belle vivacité et Clé de sol 15 Nez de coing, bouche équilibrée et puissante, notes d’agrumes.
Ensuite, Coralie nous fait découvrir 3 rouges gourmands. Clé de sol 17 60% Côt et 40% Cabernet Franc : Nez sur le Zan, le graphite, en bouche, sanguin graphité. Clé de sol 12 Nez évolué de sous-bois, bouche sur le fruit, cassis belle longueur. Pour finir Côt Vieilles vignes 17 : Nez de graphite, réglisse. Attaque soyeuse, tanins élégants, très beaux jus, salivant, belle garde en perspective.
Merci à Coralie pour cet aperçu d’une partie de ses cuvées, toutes d’un très beau niveau. Cette saison encore les adhérents de Naturellement vins auront, grâce aux soirées vigneronnes, découvert des régions viticoles éloignées les unes des autres, aux terroirs et aux cépages bien différents.
Denis

15 février 2019 - Château Sainte-Anne

Raphael cht St Anne
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Pour notre plus grand bonheur, Raphael a effectué le long déplacement depuis Bandol pour nous présenter les vins du Château Sainte-Anne. Le domaine se démarque de son appellation en produisant principalement des rouges, et par son terroir parmi les plus frais du coin (exposition nord). Il en résulte des vins d’une grande finesse et d’une grande fraicheur.

Pour l’apéritif, nous dégustons d’abord le Bandol Blanc 2017 : (50% Ugni blanc 50% Clairette) Nez d’orgeat sur la finesse, Vif, tendu en bouche, digne des grandes clairettes du sud. Sur l’amuse bouche Bandol rosé 2017 (Mourvèdre, Grenache, Cinsault) Arômes de fruits rouge framboise, vin structuré pour la table, beaucoup de finesse.

Sur l’entrée, Raphael nous fait déguster le Côtes de Provence 2015 (Gr, Cin, Mour, Car) un peu animal au nez, bouche gourmande, cerise à l’eau de vie, pruneau.

Pour accompagner le magnifique magret d’Amédée, nous goûtons 2 rouges (60% mourvèdre, 20% Cinsault, 20% Grenache). Bandol 2016  tanins soyeux, arômes de fruits noirs, de fleurs, et de réglisse relevés d’épices, Bandol 2013 Très joli nez de fleurs séchées, touches de pruneaux, tabac blond. Bouche dense mais souple grâce à de beaux tanins fins et élégants.

En somme, encore une soirée qu’il ne fallait pas manquer, où l’on a pu déguster des vins pleins de fruits et de vie, car ne l’oublions pas, Sainte-Anne fut un précurseur de l’agriculture bio, la chimie n’y a jamais eu sa place.

Denis

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23 novembre 2018 - Dominique Andiran

Dominique Andiran
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Pour notre reprise, nous recevons un grand vigneron du Sud Ouest, Dominique Andiran, vigneron charismatique des côtes de Gascogne dans le Gers. Il insuffle un vent d'originalité dans une région qui en manque parfois (souvent ?). Nous avons eu plaisir à gouter ses vins qui ne nous ont pas laissés indifférents tout comme ses paroles...

Vigneron engagé, Dominique s'est détourné de la chimie dans ses pratiques viticoles il y a déjà plusieurs dizaines d'années pour notre plus grand bonheur, les cuvées goutées d'ailleurs durant cette soirée sont toutes vinifiées sans soufre. Ce sont donc des vins qui sont pour le moins déroutants notamment ses vins oxydatifs qui sont de très haut niveau et qui nous ont réellement subjugué.

Bulle type Pet Nat (Courbu et Muscadelle) 2017, quelques bouteilles produites seulement en magnum et uniquement bu par le vigneron et quelques chanceux comme nous :)

Nez sur la poire, en bouche le fruit est éclatant, une vraie gourmandise.

Vain de rû (Colombard) 2017

Nez assez discret, en bouche sur la finesse avec une tension marquée, ici sur ce vin la vendange est mécanique.

Chut ! (Sauvignon rose) 2017

Nez sur l'ortie frottée ; en bouche une pointe de sucre, assez aromatique, un peu trop pour certains même.

Vendange manuel avec des rendements de l'ordre de 15hl/ha. Dominique insiste sur le fait qu'il s'agit bien d'un sauvignon rose et non gris, c'est un cépage résistant, le jus rose disparait lors de la fermentation, des essais d'élevage en terre cuite vont être menés pour essayer de conserver cette couleur, à suivre donc.

Magnus (Merlot) 2017

Nez sur le tabac froid, léger perlant (les malolactiques se sont achevées il y a 3 semaines et le vin vient d'être mis en bouteille). En bouche des notes de cassis, un vrai régal le fruit est très présent. La vendange est là aussi mécanique.

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Le Ruminant des Vignes (Gros Manseng) 2013

Nez sur l'oxydation, en bouche les notes de noix sont présentes avec une longueur soutenue.

Raisins cueillis en vendanges tardives en novembre, fin de fermentation en juillet 2017, "oxydation par l'air".

Montis Régalis (chardonnay) 2015

Nez sur le végétal (herbe qui a fermentée), la bouche est là encore atypique, longueur assez soutenue.

Elevage de 18 mois en cuve à l'extérieur à l'abri de l'air (les cuves sont transparentes), "oxydation par la lumière".

Les Pissenlits (Gros Manseng) 2008

Nez sur l'éthanal, avec toute la palette aromatique digne des plus grands vins de voile français. Une longueur interminable. Enorme ! Elevé dans de grandes barriques.

Vin tiré sur barriques Pas encore Baptisé (petit Manseng) 2014 liquoreux

Nez pas très net, puis sur la rose, florale ; agréable en bouche avec une longueur assez soutenue.

Pas de filtration, pas sulfité, trois ans de barriques, 80g de sucre, pas de fermentation malolactique, fermé hermétiquement. "Le vin ne subit pas de filtration stérile, la vie est donc présente dans ce vin qui lui permettra d'aller loin dans le temps..."

Jérôme

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2 mars 2018 - Thomas Finot

Thomas Finot

Thomas Finot. L’année dernière le rendez-vous fut manqué, la faute à une histoire de points, cette année, Thomas est venu, non sans mal (neige oblige), mais il est venu.

Il faut dire qu’il arrive d’une région méconnue du vignoble français : Le Grésivaudan. C’est un petit massif montagneux situé en Isère. Notre jeune vigneron y cultive quelques cépages autochtones inconnus pour le commun des mortels tels que l’Etraire de la Dhuie, le Persan, la Verdesse, au côté d’autres bien plus connus comme le Chardonnay et le Pinot noir.

La dégustation commence avec Vin Perlant 2016 qui n’a de perlant que le nom. C’est très floral et droit, nous sommes sur un 100% Muscat gros grain. Belle tension dans ce vin plein de peps. Joli vin d’apéritif.

Nous poursuivons avec le Chardonnay 2016, un vin plus gras et possédant plus de matière que le précédent. Clairement un vin de gastronomie. Accompagnant parfaitement la soupe de poisson aux petits légumes, toast d’oignon gratiné.

Pour accompagner l’ossobuco de veau, 3 rouges sont servis, le Cabernet Sauvignon 2016 nez un peu végétal, mais tannins soyeux, le Pinot Noir 2016 savoureux, sur des arômes de cerise et de pruneaux, belle amertume finale et le Persan 2015 présente un peu de réduction au début, belle matière, plus austère que le précédent, mais de la légèreté , de la dentelle.

Dernier vin, la Verdesse 2016 nez de poire, coing, beaucoup de peps, finale saline, parfait accord avec le superbe Comté, ce vin est surprenant et bluffant, certainement la quille de la soirée.

Belle soirée avec ce vigneron attachant qui nous a parlé de ses craintes face à l’urbanisation galopante, et le risque de voir arracher des vieilles vignes de ses cépages fétiches. Nous lui souhaitons de les conserver pour pouvoir continuer à gouter des bouteilles du niveau de la Verdesse ou de l’Etraire de la Dhuie qui n’était pas présentée ce soir.

5 janvier 2018 - Olivier Jullien

Olivier Jullien

En ce début d’année, nous avons eu le plaisir de recevoir Olivier Jullien. Ce vigneron talentueux, toujours embarqué dans de nouveaux projets n’a que peu de temps disponible, il nous a consacré toute une soirée, preuve de sa générosité.

Il est toujours à la recherche du meilleur terroir et pour cela n’hésite pas à vendre des vignes et à en acquérir d’autres. Du coup il possède des parcelles aux sols très différents, et parfois espacées de dizaines de kilomètres. Pour lui le rouge méditerranéen doit être un vin d’assemblage, nous retrouvons donc les principaux cépages méditerranéens dans ses cuvées de rouge (Carignan, Mourvèdre, Syrah, Grenache, Cinsault). A contrario son blanc sec est fait d’une proportion de plus en plus importante (pour certainement arriver à 100%) de Carignan blanc, cépage le plus adapté selon lui à son terroir et à ses vinifications avec le Chenin.

Le premier cadeau d’Olivier ne se fait pas attendre, sur l’amuse-bouche, il nous a amené une Soléra (assemblage de 10 millésimes de Clairette et de Méjane (Petit Manseng) soit 20 vins vinifiés en moelleux). Résultat, une bombe sensorielle, du pur plaisir, nez sur les fruits exotiques, puis anisé, en bouche, la réglisse, la badiane, ce vin glisse tout seul, il est d’un équilibre et d’une digestibilité incroyable. Rare et magnifique.

Sur l’entrée (St Jacques en croute de noisettes sur fondue de poireaux sauce hollandaise) 2 blancs sec sont servis : d’abord le Blanc 2015 Nez anisé, plus que dans l’aromatique, nous sommes là dans le sensoriel, un vin aérien d’une redoutable précision, grande longueur, grande énergie et belle amertume finale qui fait vibrer. En deux mots ? Très grand. De plus très bel accord avec la superbe entrée concoctée par Amédée. Puis le Blanc 2007, Olivier a opté pour le format magnum. Ce vin présente des notes d’herbe séchée mais garde une belle fraicheur vis-à-vis de ses 10 ans, très suave et sapide.

Sur le plat nous dégustons en horizontale les trois grandes cuvées de rouge du domaine. Carlan 2015 nez sur les fruits rouges, la framboise, c’est une gourmandise, grande finesse, du taffetas. Un vin de plaisir immédiat mais de belle structure, donc ça n’occulte pas sa capacité à vieillir. Lous Rougeos 2015 Nez sur les fruits noirs, grande intensité dans ce vin à la saveur subtilement poivrée, toujours beaucoup de finesse et finale interminable. Waouh quelle cuvée !!! Autour de Jonquières 2015 la cuvée mythique du Mas Jullien, c’est un vin profond, plus austère que les deux autres, il se dégage de la puissance, de l’élégance de cette cuvée. Un vin de grande complexité capable de séduire sur des décennies.

A la suite de ces 3 incroyables cuvées, Olivier a choisi de nous faire profiter de 2 vieux millésimes de Mas Jullien embouteillés en magnum. Le Mas Jullien 2001 : Nez sur le végétal noble, vin très racinaire et sanguin mais avec un peps incroyable, beaucoup d’énergie se dégage de ce vin, c’est une merveille d’équilibre, et je pense que les chanceux qui en ont en cave pourront le déguster encore durant de longues années. Mas Jullien 1996 : Imaginez, 21 ans encore un cadeau d’Olivier, ce vin présente nettement des arômes tertiaires, sous-bois, truffe, fleurs fanées, il présente encore un bel équilibre, ce sont des vins que l’on n’a pas souvent l’occasion de goûter, car ils sont bu depuis longtemps, et du coup c’est un réel plaisir.

Merci à Olivier pour cette merveilleuse dégustation, ça a été un plaisir immense de le recevoir, nous avons pu mesurer (mais ça personne n’en doutait) la qualité exceptionnelle de ces cuvées et leur capacité à vieillir. Nous avons pu aussi côtoyer l’homme à l’origine de ces chef d’œuvres, dialoguer avec lui : verdict c’est un homme attachant, généreux, plein de bon sens, c’est une rencontre marquante…

Denis

Florent Cosme et Fabien Brutout

8 décembre 2017 - Florent Cosme et Fabien Brutout

​​​P​​our notre deuxième soirée Vigneronne nous avons eu plaisir à recevoir deux jeunes ligériens de Vouvray Florent Cosme (à gauche) et Fabien Brutout (à droite) qui nous ont régalé avec leurs Chenins.

Florent Cosme que nous connaissons bien, nous avait fait l'honneur de participer aux trois premières éditions du salon au Fil du Vin. C'est un vigneron vaillant qui travaille une trentaine d'heures chez un autre grand vigneron bien connu Vincent Carème, puis le reste du temps sur ses 4 hectares de vignes à Noizay.

Fabien Brutout est associé à Mathieu Cosme frère de Florent (domaine de Beaumont) mais il vinifie et commercialise ses propres vins distinctement de ceux de Mathieu depuis quelques années (Le Facteur).

Tout les vins dégustés lors de la soirée étaient issus du Chenin en pétillant, sec, demi sec et moelleux.

 

Fabien B. La Bulle du Facteur 2016, pétillant naturel:

Pétillant naturel avec une seule fermentation, pressage, débourbage à froid pendant 24 h pour éclaircir les jus, les fermentations démarrent naturellement uniquement avec les levures indigènes dans des tonnes de 400 litres, 1 g de sulfite est ajouté "sous le pressoir" pour éviter tout risque de volatile qui font perdre la typicité du chenin. Pour cette cuvée le vin est soutiré et mis en bouteille et encapsulé avec 20 g de sucre résiduel. La fermentation va se prolonger en bouteille ce qui va provoquer son effervescence. Les bouteilles sont manipulées pour faire descendre le dépôt durant quelques mois puis dégorgées "à la volée" (à la main), le niveau est refait avec le même vin sans aucun intrant. Au final il reste 4 à 5g de sucre résiduel.

Nez sur le miel, le foin ; en bouche attaque franche avec une longueur soutenue. Un vrai vin de plaisir.

Florent C. Etoile Filante 2013, pétillant naturel:

Le millésime était compliqué, avec beaucoup de pluie au moment des vendanges (manuels), les raisins manqués de maturités. Les raisins sont issus de terroirs argilo silex. Même procédé de vinification que précédemment mais dégorgé après 40 mois sur latte. Il reste moins d'un gramme de sucre résiduel.

Nez sur les fruits secs ; en bouche nous ressentons du "gras" presque "crémeux", suave avec de beaux amers. Clairement un vin de gastronomie.

Florent C. Coup de Fougue 2016 Blanc sec:

Raisins sains, dorés avec un peu de "pourri frais", terroir toujours sur argile à silex qui apporte de la tension et de la minéralité. Vendanges à la main, levures indigènes, vinifié en tonnes de 400l pendant 9 mois, le vin commence à s'ouvrir. Il reste 6 g de sucre résiduel. Il est de coutume dans la région de faire des demi secs (+20g de sucre) voire des secs tendres (entre 10g et 20g de sucre) comme ceux que nous avions pu goûter lors de la soirée vigneronne avec Eric Nicolas du domaine de Bellivière.

Pour cette cuvée un léger sulfitage a été apporté à la mise en bouteille pour arriver au total à 40mg de sulfite.

Nez discret avec une pointe sur les agrumes, riche avec du volume, le sucre est présent mais le vin reste équilibré, finale sur le tilleul, avec quelques épices qui portent le vin.

Fabien B. Le Facteur sur le vélo 2016 Blanc sec, sec tendre:

Les raisins sont issus de terroirs de 50% de sable qui amène de la gourmandise et 50% argilo calcaire qui apporte la tension. Les raisins sont ramassés bien mûrs avec un peu de passerillage.

Même mode de vinification avec seulement 2 tonnes neuves et d'autres de plusieurs vins pour ne pas marquer les vins par le bois. Les acidités sont autours de 6g et 10g de sucre résiduel.

Ce vin est bu jeune mais il vieillirait avec bonheur.

Nez exotique sur l'ananas ; en bouche le fruit est très présent, franc riche et la tension qui porte les 10g de sucre avec une longueur soutenue.

Florent C. Utopie 2016 Blanc demi sec:

Terroir sur limon sur le haut du plateau, vendangé toujours à la main une semaine plus tard que sur les sols d'argile à silex. Les raisins sont dorés, passerillés (pas de botrytis). Les acidités sont de 6g et 20g de sucre résiduel.

Nez assez discret sur l'amande ; en bouche belle palette aromatique sur les fruits exotiques ananas, mangue,... le vin s'étire en longueur et la tension est là.

Mathieu Cosme Les Champs Rouget 2016 Blanc moelleux (présenté par Fabien B):

La vigne de la parcelle (30 ares) des champs Rouget  a été plantée après le phylloxéra, elle a une centaine d'années et donne de très petit rendement, cette cuvée n'est produite que les bonnes années et donne 500 à 800 bouteilles. C'est le "potentiel vendange" qui commande. Les raisins ont été cueillis en trois passages (passerillage uniquement) sur une durée d'un mois (début octobre à début novembre). Les acidités sont de 5.5g et 80g de sucre résiduel.

C'est un vin qui demande clairement à vieillir une ou deux dizaines d'années.

Nez sur l'abricot ; en bouche quelle tension ! Sur le fruit, un régal, le sucre ne domine pas et l'on ressent même de fins amers avec une allonge soutenue...

Pour ce moment de partage et d'échange merci à tout les deux ainsi qu'à Mathieu, nous nous sommes régalés, bonne continuation et peut être à bientôt.

Jérôme

Une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas un mais deux jeunes vignerons (Florent Cosme et Fabien Brutout) qui sont venus nous rencontrer pour cette soirée. Ce sont des amoureux du Chenin (dire Ch’nin) qui nous viennent de Vouvray.

Pour chauffer les papilles nous avons gouté La Bulle du Facteur 2016 (FB), Pétillant naturel au nez très floral puis anisé, très frais, légère sucrosité, ça glisse tout seul. Vin d’apéro par excellence. Pour grignoter avec, jambon de porc noir Cambes.

C’est l’entrée (St Jacques grillées et risotto crémeux gingembre citron) et avec, 2 vins, d’abord Etoile Filante 2013 (FC) pétillant naturel, un peu plus austère que le précédent, on est sur le grillé et la noix, c’est une bulle de table qui se marie bien avec l’entrée. Puis Coup de Fougue 2016 (FC) vouvray sec possédant une grosse matière, nez sur l’orgeat, beaux amers.

Amédée nous a préparé en plat une superbe blanquette de veau servie avec des petits légumes, pour l’accompagner 3 vins, Le Facteur sur le Vélo 2016 (FB), c’est très mûr, net finale un peu courte, Utopie 2016 (FC), attention c’est du sérieux, raisins très murs et belle acidité, d’où un équilibre remarquable salin, longueur interminable. C’est un demi-sec, mais au premier abord j’aurais parié sur un sec. Utopie 2014 (FC) plus de richesse dans ce vin (40 gr sucre résiduel) mais toujours un bel équilibre.

Sur le dessert Florent nous a amené une cuvée de son frère Mathieu vigneron lui aussi à Vouvray, Les Champs Rougets 2016 (MC), ce sont des très vieilles vignes de Chenin vinifiées en moelleux. Il en résulte un vin très digeste malgré ses 120 gr de sucre résiduel, toujours avec une belle acidité, et sur des notes de coing. Pour finir, toujours une cuvée de Mathieu, Fines Bulles Brut (MC), comme son nom l’indique ce sont de belles et fines bulles, c’est aussi une lame, vin très droit, rafraichissant et très digeste, idéalement placé en fin de repas.

Merci à Florent et Fabien (et aussi Mathieu) pour leur générosité, leur fraicheur et la qualité de leurs vins. La preuve une fois de plus que l’on peut faire un repas parfaitement accompagné que de vins blancs, des grands ch’nin de terroir (argilo-siliceux, argile à silex) parfois d’abord immédiat, parfois plus profonds, parfait pour l’accompagnement de mets raffinés.

Denis

17 novembre 2017 -  Isabelle Carles et Franck Pascal

Isabelle & Frank pacal

Pour la première soirée de la saison, Isabelle Carles et Franck Pascal étaient venus du département voisin de la Dordogne pour nous rencontrer. Les vins sont purs, nets et limpides, le vignoble est en bio et seul les blancs sont légèrement sulfités à la mise. Les cépages utilisés pour les blancs sont les Sauvignons et le Sémillon et pour les rouges le Malbec, le Cabernet sauvignon et le Merlot.

La dégustation commence par Les Sens du Fruit blanc, vin présentant une belle acidité et beaucoup de peps, aromatique sur les fruits exotiques, ananas, finale sur une belle amertume. Dégusté sur l’amuse-bouche (Fromage frais, échalotes et potimarron rôti), l’accord n’était pas optimal du fait de la puissance du plat.

Sur l’entrée (Samossa de canard confit sauce épicée) 2 vins sont servis, d’abord Acacia 15-16 vin blanc sec une partie des raisins étaient passerillés, présentant une aromatique proche du précédent, toujours le même peps avec une grosse matière, minéralité, tension et finale interminable sur des beaux amers.

Puis Le Vin en Rose rosé majoritairement de Merlot et un peu de Sémillon, on est sur un rosé vineux, et une aromatique sur la framboise. Les 2 vins ont bien marché sur cette entrée.

Puis sur le plat (Poitrine de cochon laqué et petits légumes) 3 vins sont servis Classik 2015, quel fruit dans ce vin ! Quelle finesse, c’est le genre de vin qui se sirote tout seul. Pure T 2014 100% Merlot ce vin donne une sensation de poudré, belle tonicité, on est sur les pruneaux, attention grand vin. Pure T 2015 100% Cabernet Sauvignon, plus de rondeur dans ce vin, on est sur du velours, pourtant il y a de l’acidité, vin d’un équilibre remarquable.

Sur le dessert (choux à la crème vanille avec des framboises) les vignerons nous ont fait gouter leur Pétillant Naturel rosé, il est encore en fermentation en bouteille, d’où un nez un peu fermentaire, mais la bulle est fine et les arômes sur les fruits rouges (bonbon à la framboise) bel avenir en perspective.

Merci à Isabelle et Franck pour cette belle soirée, ils souhaitent que le terroir s’exprime au travers de leurs vins, et nous avons pu en parler et le remarquer avec eux au cours de ce repas. Il y a aussi une certaine noblesse dans ces vins, et certainement que leurs pratiques très naturelles tant à la vigne qu’à la cave n’y sont pas pour rien, enfin les élevages longs donnent cette finesse et limpidité à leurs cuvées.

Denis

24 mars 2017 - Soirée Thérèse et Michel RIOUSPEYROUS

Michel & Thérèse Riouspeyrous

C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons reçuThérèse et Michel RIOUSPEYROUS du Domaine ARRETXEA à Brive. Ils travaillent leur 8ha de vignes en biodynamie sur le secteur d’Irouléguy et sur des pentes impressionnantes. Ils aiment mettre en valeur leurs terroirs, de ce fait sont nées 3 cuvées parcellaires que nous avons eu le grand plaisir de gouter du moins pour 2 d’entre elles. Les cépages sont ceux de l’appellation, pour les blancs Petit et Gros Manseng et Petit Courbu, pour les rouges Tannat et Cabernet franc.

La dégustation commence avec Hegoxuri 2010 sur l’amuse-bouche (rillettes de poissons légèrement fumées). Belle minéralité, attaque franche sur les agrumes et finale sur des notes d’évolution, noix.

Sur l’entrée (Samossa d’écrevisse et crevette grillée sauce crémée aux agrumes et gingembre) les trois autres blancs, Hegoxuri 2014, c’est une lame, aromatique sur les fruits exotiques, avec beaucoup de peps et finale sur les amers. Puis la cuvée parcellaire Schiste 2014 Nez riche, beaux amers, vin très complexe sur l’ananas, la mangue, savoureux et puissant, très salivant avec une finale interminable, pour moi le vin de la soirée et très bel accord avec le plat. Et enfin Ophite 2014 un vin gourmand, plus rond que le précédent, toujours sur une belle palette aromatique et une finale salivante.

Sur le plat (paleron de bœuf fondant et petits légumes) les deux rouges. Tradition 2012 Nez de fruits noirs, bouche juteuse et tannique. Puis Haïtza 2010 Nez sur la cerise et le graphite, belle puissance aromatique et beaux tannins, ce vin tire mieux son épingle du jeu sur ce plat puissant avec son jus de viande tomaté.

Merci à Thérèse et Michel de nous avoir permis cette exceptionnelle dégustation. La mise en valeur des terroirs est effective avec ces cuvées parcellaires qui atteignent un niveau impressionnant. Délicieuses en dégustation pure, nous avons pu constater leur capacité à accompagner une entrée très puissante, et pour la petite histoire, ça marchait aussi avec le plat principal…

Denis

2 décembre 2016 - Sylvie SPIELMANN

Sylvie Spielmann

Faire venir un(e) vigneron(ne) Alsacien(ne) à Brive n’est pas chose aisée, merci donc à Sylvie Spielmann d’avoir fait le voyage pour nous rencontrer et nous parler de son domaine. Cartes à l’appui nous avons passé en revue les différents climats du domaine, les lieux-dits ainsi que les grands crus. Les sols sont principalement sur des terroirs de gypse.

Sylvie nous a proposé un Crémant d’Alsace Brut Nature 2012 pour débuter, une fine bulle où l’on retrouve 4 pinots (Gris, Blanc, Auxerrois et Noir) nez léger, belle acidité et amertume finale.

Sur l’entrée (Tarte flambée) Pinot Blanc 2013 (80% Auxerrois, 20% Blanc) un vin facile sur les fruits blancs, l’aubépine, bien tendu sur finale amère.

Ensuite avec la blanquette de veau, série de 2 vins, Riesling Engelgarten 2012 un vin sans aspérité, qui glisse tout seul sur des notes de cédrat un peu court en bouche. Et Riesling Kanzlerberg grand cru 2010 un vin complexe assez pur avec une belle harmonie entre le gras et l’acidité, grande longueur, finale sur la minéralité.

Sur le fromage, 2 vins également, d’abord Pinot Gris Blosenberg 2008 fruits bien murs sur la cire d’abeille et le cédrat, belle acidité et donc bel équilibre malgré ses 20 gr de sucre résiduel. Puis le Gewurztraminer Blosenberg 2011 la matière est bien présente, vin large, aromatique sur les zestes d’orange et les épices, très belle longueur en bouche.

Pour finir Sylvie nous a amené un Gewurztraminer Altenberg de Bergheim grand cru Vendanges tardives 2007 un vin encore une fois très équilibré, avec une belle acidité qui contrebalance les 45 gr de sucre résiduel, belle finesse, note de poire et très belle amertume finale.

Très belle dégustation, où Sylvie Spielmann a partagé ses connaissances sur ses terroirs, les sols, les périodes géologiques, la météorologie de la région, tout un éventail d’explications très intéressantes.

Denis

10 novembre 2016 -  Christine et Eric NICOLAS

Christine & Eric Nicolas

Nous avons maintenant l’habitude de faire venir des vignerons passionnants, attachants et d’une grande sensibilité, on peut dire qu’encore une fois nous avons été servis.

Christine et Éric Nicolas sont venus de Lhomme où ils travaillent leurs 16ha de vignes en biodynamie sur les appellations Jasnières et Coteaux du Loir. 17 variations de terroirs allant des argiles à Silex aux sables et principalement 2 cépages Chenin pour les blancs et Pineau d’aunis pour les rouges.

La dégustation commence avec l’Effraie 2015 sur l’amuse-bouche  (velouté de potimarron et lard grillé). Belle finesse de nez sur des notes de tilleul, belle tension malgré ses 28 gr de sucre résiduel, finale sur les agrumes. Belle entrée en matière.

Sur l’entrée (crevettes et bouillon thaï) nous goutons 2 vins en parallèle Calligramme 2013 avec un nez d’agrumes, cédrat, grande verticalité et beaux amers en finale, vin peut-être pas tout à fait en place mais qui devrait ravir les papilles des dégustateurs dans les 10 prochaines années. Puis Vieilles Vignes Eparses 2013 sur des notes de miel, d’amandes dans un équilibre assez pur. Bouche alliant tension et douceur, finale sur des amers élégants. Ces deux vins sont issus de vignes de plus de 80 ans.

Sur le plat (Veau légèrement rosé piqué de potimarron et lard de Dulher, fondue de poireaux, bravo Amédée plat extrêmement gouteux) les 2 vins rouges de la soirée. D’abord Rouge Gorge 2015 Nez poivré, cendre, pivoine bel équilibre et peps (vignes de 45 ans). Puis Hommage à Louis Derré 2015 Nez poivré, bouche puissante avec une matière assez vibrante, vin d’une grande élégance et finale sur de beaux amers. (Vignes centenaires).

Le dessert (Tarte crumble aux poires) Prémices 2015 belle douceur, équilibre, sur des notes miellées.

Au-delà de la dégustation qui fut exceptionnelle, ce couple de vignerons nous a délivré un discours à faire écouter dans les toutes formations viti-oeno, et plus généralement à tous, sur l’exploitation de la terre nourricière qu’il faut respecter sous peine de ne laisser que des déserts aux générations futures, et tout ça sans jugement aucun. Merci pour leur bonne humeur, leur gentillesse et leur sagesse.

Denis

18 mars 2016 -  Sébastien BOBINET 

Sébastien Bobinet

Suite à l’émotion provoquée par la dégustation avec mes compères d’une bouteille d’Echalier, m’est venue l’idée d’essayer de faire venir à Brive Sébastien Bobinet. C’est avec gentillesse qu’il a accepté notre invitation.

La dégustation de ce soir s’est faite en 2 temps, d’abord des vins de soif, des « glouglous », puis des vins plus structurés taillés pour la garde.

Premier vin servi Crémant blanc 100% Chardonnay, une belle bulle fine sur des arômes d’anis et d’orgeat, belle acidité beaux amers en finale. Ensuite nous goutons Les Iles blanc, un chenin issu d’achat de raisin, nez sur le végétal, en bouche sur le fruit.

Sur l’entrée Sébastien a choisi de nous faire servir une série de trois, d’abord Les Iles rosé, un rosé vineux qui affute les papilles, le deuxième Piak 2015, un rouge de zinc sur le fruit, bourgeon de cassis au nez, c’est un bonbon à la cerise acidulé. Le troisième c’est Hanami 2014, un vin plus structuré, la bouche est pleine ferme et acidulée.

Avec le plat de résistance nous goutons Amatéüs Bobi 2014, le nez est encore sur l’élevage, mais on devine déjà une belle complexité aromatique sur le fruit rouge et les épices, un vin suave tout en rondeur, là on change de registre.

Puis Les Landes 2014 cuvée qui n’est produite que certaines années, me scotche dès l’attaque. Attention grande quille ! Nez d’armagnac, jus mûrs, puissant, épicé, impressionnant… Ce vin est déjà irrésistible, pourtant en bouteille depuis peu, il évoluera certainement pendant de longues années, indéniablement la bouteille de la soirée.

Sur le dessert nous terminons avec le Brut rosé, une bulle vineuse peut-être pas tout à fait en place mais qui promet.

Merci à Sébastien d’être venu gentiment nous rencontrer, les vins présentés avaient des mises récentes, ce qui promet pour l’avenir, et avec pour point d’orgue la dégustation de parmi ce qui peut se faire de mieux dans l’appellation Saumur Champigny.

Denis

05 février 2016 -  Jean Philippe PADIE

Jean Phil Padié

Jean-Philippe Padié est venue du Roussillon (et de Calce plus précisément) nous rendre visite à Brive. Et tout de suite lors de sa présentation, nous avons vu la sensibilité à fleur de peau de ce vigneron artiste. Padié c’était bon, ça tout le monde le savait, mais je ne me doutais pas du niveau qu’allait atteindre cette dégustation.

Tous les vins goutés ce soir sont d’une précision d’horloger, les jus sont mûrs mais gardant toujours beaucoup de fraîcheur de finesse et de belle longueur.

Son domaine est composé d’une mosaïque de terroirs allant des schistes aux calcaires en passant par des marnes, de l’argilo-calcaire etc…

Les cépages sont le Grenache Gris, le grenache blanc et Maccabeu pour les blancs, le Carignan et la Syrah pour Petit Taureau et le Carignan et le Grenache pour Ciel Liquide.

Premier vin servi, Fleur de Cailloux 2014, un vin pour se désaltérer dixit Jean-Philippe, nez fin sur des notes d’orgeat qui évolue sur le végétal noble, l’ortie. Bouche suave sur les agrumes, belle acidité et finale saline.

Avec l’amuse-bouche (velouté de châtaignes et petits lardons) est servi un rosé 100% Mourvèdre Exaybachay 2014, un rosé vineux, nez sur les agrumes, le pamplemousse, bouche gourmande, belle acidité finale.

Fleur de cailloux gouté à nouveau sur l’entrée (tartare de saumon) tenait sans problème sur ce plat aux saveurs soutenues.

Avec le magret de canard, est servi Petit taureau 2014 nez sur les fruits rouges présentant une belle finesse et pourtant de la puissance, puis Petit taureau 2004, vin plus évolué sur des notes de pruneau, de réglisse, certaines bouteilles ont plus de peps que d’autres.

Ensuite c’est au tour de Ciel Liquide 2011, vin rouge impressionnant, très complexe au nez sur des notes d’oranges sanguines, de pruneau de fruits noirs, finale sur de beaux amers et très longue, puissance tellurique.

Avec le fromage Jean-Philippe a prévu de nous faire déguster Milouise, nez d’une grande pureté et mûr : notes d’orgeat, d’anis, d’ananas. Bouche gourmande avec beaucoup de peps et d’énergie très belle et longue finale saline. Pour moi le vin de la soirée.

Pour finir Jean-Philippe nous a amené Llana, vin en soléra sur une base de 2011 rancio, vin oxydé Nez : sur la noix et le grillé.

Merci à Jean-Philippe Padié pour cette soirée haute en couleur, d’une qualité et d’une régularité indéniable. Ses vins d’une finesse, d’une fraicheur et d’une sapidité incomparable sont les témoins du grand terroir qu’est la région de Calce, à condition d’être magnifié par un grand vigneron, et par son travail dans les vignes.

Denis

11 décembre 2015 - Jérome GALAUP

Jérôme Galaup

 

Lors de la deuxième soirée vigneronne de l’année, nous avons reçu Jérôme Galaup, jeune vigneron fougueux de Gaillac. Il travaille ses vignes dans le respect du sol et du vivant, méthode qu’il a mis en pratique et qu’il pratique encore à mis temps chez Plageoles.

 

La générosité fait partie de ses qualités et nous avons pu le constater immédiatement aux nombre de bouteilles de L’Angelou  que Jérôme a ouvert, vin mousseux naturel, nez de pomme, finesse de la bulle et amande amère en finale, c’est un 100% Mauzac bien sûr, vin plaisir par excellence.

 

Sur l’entrée (soupe de crevettes au gingembre) 2 blancs secs sont servis, N’ia pas nez de pierre à fusil, belle acidité citronnée, Mauzac sans souffre et Lou Gabel nez de caramel et d’amande, oxydatif, Muscadelle 1 an de fût sans ouillage. La tenue des deux vins sur ce plat puissant en saveurs est parfaite.

 

Sur le plat (Magret de canard, vitelotte) nous goutons d’abord Lou Rosat, un rosé 100% Braucol sur des arômes de miel, légèreté et élégance, finale citronnée, puis Cado Tsoun un vin sur les fruits rouges, belle acidité et finale saline, un vin de tous les jours comme l’indique son nom en occitan, un vin dont on ne se lasse pas, c’est un 100% Duras bien sûr.

 

Le dessert arrive (un fabuleux gâteau à la poire dont Amédée a le secret) et avec lui la farandole des vins sucrés, d’abord La Petite Amoureuse, un 100% Muscadelle sur des arômes fins d’orgeat, c’est une poignée de raisins que l’on met en bouche, ensuite L’Amoureuse 2010 et 2008 des vins de Mauzac, 10 étant plus sur l’équilibre et la douceur, alors que 08 se dévoile sur des notes évoluées de cire d’abeille et d’orange confite en finale (100% Mauzac).

 

Et pour terminer cette belle série, Lou Grésignol est un nectar, coule comme de l’huile et présente lui aussi des notes empyreumatiques d’évolution, le caramel, le pain grillé, finale saline.

 

Encore une soirée riche de cette belle rencontre avec Jérôme, vigneron attachant, très pédagogue, qui cherche tout le temps et aime expliquer ses expériences naturelles.

 

Denis

 

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13 novembre 2015 -  Paul-Henri THILLARDON

Paul Henri Thillardon

 

Pour cette première soirée de la saison, nous avons reçu Paul-Henri Thillardon jeune vigneron du Beaujolais. Son domaine est en bio depuis le début (2008), seul intrant un peu de souffre à la mise en bouteille.

Une trame commune se dégage lors de la dégustation, tous les vins sont d’une grande finesse, présentent des beaux jus nets et précis, avec beaucoup de pureté.

 

Tout d’abord Raisin libre servi pour réveiller les papilles, est un vin plaisir, léger sur les fruits rouges, un petit bonbon acidulé.

 

L’entrée arrive (Cromesquis de pied de cochon) avec elle, une série de trois vins, d’abord le Moulin à vent toujours sur les fruits rouges mais avec une belle tension, une belle structure capable d’accompagner nombre de plats, ce qu’il fait de belle manière avec notre entrée. Le Chénas Les Carrières a moins de présence sur le cromesquis, mais décline des notes d’agrumes, une belle acidité et une finale saline. Et pour finir la série Le Chénas les Vibrations, cette cuvée est un assemblage de parcelles (les autres Chénas de Paul-Henri sont des cuvées parcellaires)  et voulue par le vigneron pour être un vin structuré mais aussi plaisir immédiat : le pari est réussi Les Vibrations sont…vibrantes !

 

Voilà le plat (Un morceau de veau d’une tendreté exceptionnelle et d’un gout !) avec lui, l’ultime série de trois Chénas. Le premier, Chassignol un vin racé, nez viandé et sur les tomates séchés, tanins élégants, belle structure sur les fruits noirs, sapide et salivant, très beaux amers en finale. Avec Les Vibrations, mon coup de cœur de la soirée, il sera intéressant de le goûter de nouveau dans quelques années. Suivent ensuite Les Blémonts qui  présente les mêmes caractéristiques que Chassignol, mais moins aérien, et Les Boccards , Nez de fraise, tanins fins sur des notes de réglisse termine en beauté la série.

 

Merci à Paul-Henri pour cette dégustation, La pureté et la fraîcheur du fruit, les terroirs respectés et sa patte ont ravis nos papilles. Il nous a aussi captivés de ses commentaires précis sur sa façon d’appréhender la vigne et le vin. C’est un vigneron attachant, qui sans nul doute fera parler de lui dans les années à venir.

 

Nous avons souvent évoqué ses amis Camille et Matthias Marquet du Château Lestignac lors de la soirée avec Paul-Henri, et en y repensant je me dis qu’il y a quand même un parallèle entre les  deux domaines, les vignerons sont brillants et leurs vins leurs ressemblent.

 

Denis

 

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Raisin Libre 2014 : gamay sur terroir argilo-calcaire et granitique.

Vin à la robe rubis très brillante. Nez sur le fruit rouge croquant, floral. En bouche c’est un vin frais et gouleyant. Un joli vin de soif et de copains.

 

Moulin à Vent 2014 : gamay sur terroir granitique avec quartz.

La robe est plus soutenue avec des reflets violines. Au nez on retrouve des arômes de fraise évoluant sur le poivre. En bouche c’est un vin puissant avec des tanins tendus. Ce vin pourra accompagner une belle viande rouge.

 

Chénas « les Carrières » : gamay sur terroir de silex.

Vin rubis au nez de noyau de cerise. En bouche fraîcheur et longueur, beaucoup de finesse.

 

Chénas « Vibrations » : assemblage de terroirs.

Vin à la robe rubis avec un nez plus puissant, un peu animal évoluant sur les épices douces. En bouche c’est un vin net, très long et équilibré.

 

Chénas «  Chassignol » : gamay de 95 ans sur terroir granitique.

Toujours une belle robe rubis étincelante. Le nez est fin et élégant, floral et suave. En bouche c’est un vin profond et frais, très élégant et long en bouche.

 

Chénas «  les Blémonts » : gamay sur terroir argileux avec du manganèse.

La robe est plus soutenue. Les arômes sont sur le fruit à  l’eau de vie, le poivre. En bouche le vin est frais, long et très équilibré.

 

Chénas «  Les Bocards » 2012. Parcelle de vigne en bio depuis 30 ans. Le sol est granitique.

Une jolie robe d’un rouge profond et brillant. Le nez offre des arômes de fruits à l’eau de vie, de pruneau et de figue.

La bouche est à la fois fraîche et gourmande, riche et élégante.

 

Ce jeune vigneron nous offre des vins d’une grande finesse et élégance. Chaque cuvée a son caractère tout en ayant un air de famille qui nous réconcilie avec la belle région du Beaujolais.

 

 

Elisabeth

 

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La réputation qui les précède est juste : les vins de Paul-Henri Thillardon sont délicieux ! Les jus sont précis, tendres et frais. La série des Chénas 2014 m'a impressionné par son homogénéité. On retrouve dans chacun une patte, "un toucher". Vinifiés simplement (au bons sens, le nez sur la cuve), la pureté du fruit témoigne du soin porté à la vigne pour récolter des raisins parfaits. Mais le style ne l'emporte pas sur l'identité : chaque vin révèle de façon sensible les caractéristiques du terroir.

 

Raisin Libre est une gourmandise, un vin pour étancher la soif, on devrait toujours avoir une bouteille sur soi !

 

Le Moulin-à-vent est terrien, sanguin, au potentiel indéniable mais il se cherche encore.

 

Les Carrières offre une expression aérienne et ciselée. Un équilibre parfait.

 

Les Vibrations est une réponse à la morosité, un remède à la crise, une arme de satisfaction massive. 

 

Chassignol est plus réservé, il se livre par petites touches. Une trame tannique fine, une bouche pleine et charnue, une finale longue et fraîche : c'est un vin beau complet avec du fond. (Parfait avec le veau d'Amédée). 

 

Les Blémonts est un vin large d'épaules, plus suave mais tendu par une finale saline.

 

Les Boccards 2012 (en magnum) est d'une autre expression. Des tanins plus fermes, un peu plus accrocheurs mais avec beaucoup de tempérament.

 

Nous avons passé une très belle soirée (avant que l'actualité ne nous rattrape...), avec un vigneron charmant, des vins délicieux et des mets savoureux. Merci Paul d'être venu jusqu'à Brive partager cet instant.

 

 

Pierre-Alexandre

06 mars 2015 - Mickaël GEORGET

Mickaël GEORGET

 

 

 

Vendredi soir 6 mars 2015, Mickaël Georget, accompagné de toute sa famille, devenait le quatrième vigneron des soirées 2014-2015 de Naturellement Vins.
Et de ce fait, représentait le quatorzième vigneron à participer à une soirée-dégustations, depuis la naissance de l'association.


Mais, bel accomplissement, il était le premier de cette belle série à ne présenter que des vins sans soufre, issus d'une pratique biodynamique bien éprouvée. Lentement (il est bien loin le temps où certains d'entre nous découvraient Alain Castex et sa cuvée Soula!), pédagogiquement, Naturellement Vins, en ce pays de Brive, a proposé à ses adhérents des vignerons qui marchaient sur des sentiers non balisés pour aller à la rencontre de la vérité de leurs terroirs. Sans engrais, sans chimie, sans technologie moderne. Ces vignerons-là, on l'a bien constaté, ne sont pas les vignerons du passés, enfermés dans leurs idéaux et leur nostalgie. Ils sont bien les vignerons d'aujourd'hui, inscrits pleinement dans le réel mais un réel empreint de respect, de sensibilité et de liberté.


Mickaël et Céline sont donc de ceux-là. Après avoir appris la vigne et le vin en Loire puis en Alsace, ils se sont installés en Roussillon pour y trouver la région de leur vie, au pied des Albères, cette montagne vigneronne qui produit encore du liège ! Des 10 has de vignes qu'ils entretiennent, de Laroque des Albères à Port-Vendres, sourdent des jus d'une exceptionnelle qualité. Comme une eau de source surgit des entrailles de la terre.


Mais les vins, me direz-vous ?
Je répondrais : avez-vous déjà bu une eau de source ?
Les vins sont donc d'une exceptionnelle identité, criants de vérité. Sept cuvées ont été goûtées : un profond rosé de carignan et grenache noir (bonjour Eric!) un blanc de maccabeu (bonjour Cyril!) un mourvèdre de gala (je n'en ai jamais goûté comme cela!) un grenache noir des Albères (bonjour Emmanuel ! ) un carignan de vignes de 130 ans (bonjour la terre !), un Temps Retrouvé (bonjour la Catalogne !) un collioure (bonjour la Côte Vermeille !)
Impression remarquable, aucune de ces cuvées n'a souffert de la comparaison avec les autres. Densité des saveurs, texture, « consistance » dirait Henri Jayer, longueur gustative, les caractérise toutes !...

 

Le Temps retrouvé c'est en fait le Vin Retrouvé !

 

Merci Mickaël pour ta démonstration tout en douceur. Tu as apporté à l'Association une de ses plus belles soirées en démontrant que le vin est bien le fils de la terre, du vent, du soleil et de la pluie... Les vins nature sont cela. Ils exhalent et respirent l'humus, les fleurs, les fruits, la matière, la lumière, l'ombre et l'air. Leurs vignerons en sont les artisans les plus nobles s'ils n'oublient jamais d'être les paysans des lieux qui les enfantent.

Les grands vins nature sont pour moi l'absolu du vin et Mickaël qui ne fait que commencer à les incarner, est un des plus grands vignerons qui soient en ce domaine !

 

Didier 

 

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Notre dernière soirée vigneronne avant le salon « Au Fil du Vin » a accueilli Mickaël Georget avec sa petite famille.

Mickaël nous a transmis sa passion et sa vision de la vigne et du vin. Sur les étiquettes est dessinée Goliath, compagnon de travail de la famille. Les 7 cuvées présentées sont sans soufre.

 

 

Blanc  100% Macabeu : vignes de 40 à 80 ans. Vinification et élevage en fût de 400l pendant 10 mois, malo-lactique faite. Robe or, légèrement trouble. Nez de pastèque, agrumes. En bouche c’est vin gras et frais, long en bouche.

Rosé 2013 cépages : 1/3 grenache de 40 ans, 2/3 carignan de 130 ans. Rosé de saignée, fermentation et élevage en barrique pendant 7 à 8 mois.

Robe rose fraise, très brillante. Le nez est gourmand sur le fruit rouge. En bouche un léger perlant apporte un peu de fraîcheur à un rosé légèrement tannique. C’est un rosé de table.

Mourvèdre 2013 : vignes de 30 ans, plantées sur un sol sableux et drainant. Vendange égrappée, fermentation  a duré un mois et demi, l’élevage 12 mois en fûts.  La robe est soutenue avec de beaux reflets violacés. Le nez est puissant avec des arômes animaux, sanguin évoluant sur le café. La bouche est fine et élégante, longue.

Grenache 2013 : vigne de 40 ans. Belle robe noire. Le nez est mentholé, réglissé, avec des notes de pruneaux et d’épices. En bouche c’est un vin ample et riche, avec des tanins soyeux et une pointe d’amertume en fin de bouche.

Carignan 2013 : cette cuvée est issue d’une parcelle de 3ha où les vignes ont  130 ans. La robe est noire aux reflets framboise. Le nez offre des arômes de champignons de paris, épices et fruits rouges. En bouche c’est vin équilibré, enveloppant, très long avec une pointe de vivacité.

Côtes du Roussillon 2013 : grenache, mourvèdre, carignan. Chaque année cette cuvée est élaboré par l’assemblage à partir de ces trois cépages chacun planté sur sa parcelle. La robe est très soutenue. Le nez est sur des notes mentholées et poivrées. En bouche c’est un vin assez puissant avec  des tanins bien présents.

Collioure 2013 : grenache noir, grenache gris, grenache blanc. L’âge moyen de vigne est de 80 ans, sur un  sol de schiste noir, travaillé à la pioche car même le cheval ne peut passer dans cette parcelle de vignes. Rendement 4 hl/ha soit 600 bouteille. La vendange est égrappée grain par grain, mis un par un par la bonde de la barrique. La fermentation a duré 3 mois. Pendant de temps les barriques sont roulées tous les jours. La robe est soutenue avec des jolis reflets grenat. Au nez on retrouve des arômes de fruits rouges, de chocolat, de pruneau, se rapprochant des nez des vins doux du Roussillon. En bouche c’est vin puissant, riche, avec beaucoup de structure et de matière.

 

Elisabeth

13 février 2015 - Frédéric PALACIOS

Frédéric PALACIOS

 

Les deux premiers vins goûtés sont des vins brut de cuve millésime 2014. En 2014, Frédéric perd toute sa récolte à cause d’un orage de grêle. Ses amis de l’association « Changer l’Aude en vin » lui donnent des raisins.

Le blanc est issu des cépages chardonnay, sauvignon blanc, sauvignon gris et chasan.il est vinifié en barrique et élevé en cuve. La robe est dorée, brillante. Le nez offre des arômes de beurre, de noisette évoluant sur l’ananas. En bouche ce vin est légèrement perlant. Il est à la fois gras et frais.

Le rouge est composé d’une multitude de cépages de tous les terroirs de l’Aude : Merlot de Cabardès et Limoux ; Syrah du Minervois et des Corbières ; Grenache et Carignan des Corbières, Minervois, Fitou ; Mourvèdre des Corbières. La robe est rouge avec des reflets violacés de jeunesse. Le nez est sur les fruits   rouges, la gourmandise. La bouche est fraîche et poivrée.

 

Le troisième vin c’est la cuvée M comme je suis 2012. C’est un pur merlot vinifié  en grappe entière. La robe est noire. Le nez est sur le poivron confit, les épices, le fruit rouge cuit. En bouche c’est vin puissant et élégant à la fois.

 

Cause Toujours 2013 : grenache et cinsault. Cette parcelle a été offerte par le journaliste Laurent Bazin à Frédéric Palacios. La robe de ce vin est très soutenue. Le nez est un peu sanguin au début et évolue sur le fruit frais et les épices douces. En bouche c’est vin riche et puissant tout en restant digeste.

 

C’comme ça 2013. Cuvée 100% St Chinian. Vigne centenaire.

Le robe est noir rubis étincelante. Le nez est sur le fruit noir et floral. En bouche c’est plus puissant, plus tannique tout en restant élégant et frais.

 

L’Insolite 2012. 100% malbec. Vendange et vinification en grappe entière. Robe très noire. Nez de cacao, de café, d’épice. La bouche est puissante, longue, riche.

 

Partez pour le rêve 2012. 100% cabernet-sauvignon. Vinification en grappe entière, 14 mois de barriques. La robe est très noire, le nez est sur le cassis, la garrigue. En bouche c’est vin très puissant. De garde.

 

Frédéric Palacios est un gars du sud, à la fois un peu éxubérant, aimant la fête, les copains et la convivialité. Rempli de tendresse et d’admiration pour les anciens, les gens et la nature.

Dans ses vins on retrouve cette convivialité, cette sincérité et le goût des autres.

 

Elisabeth

 

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Il y a un peu plus d'un an - déjà ! - Richard Leroy et Régis Lansade jouaient leur partition devant des dégustateurs très nombreux, impressionnés par leur engagement et la qualité des vins.
Ce vendredi soir 13 février 2015, c'était au tour de Frédéric Palacios de nous faire part de son expérience. Beaucoup de monde aussi pour l'écouter !

 

L'appellation Côtes de Malepère tient bien là, sa « locomotive » ! Même si Frédéric aurait bien aimé, lui aussi, en trouver une en s'installant ici, en 2005, sur les cinq hectares du « Mas de Mon Père », à quelques lieues de Carcassonne. Il y travaille seul. Réel exploit qui illustre bien le fort caractère, l'enthousiasme, le sens du labeur de notre homme. Cette belle et vibrante énergie exalte des cépages diversifiés (merlot, cabernet-franc, cabernet-sauvignon, malbec, chasan, carignan, grenache, cinsault ) cultivés en biodynamie. Les vins qui surgissent de la mosaïque de ses terroirs clament le caractère des vins du Sud-Ouest ainsi que ceux de la Méditerranée, sans cette chimie de synthèse qui asphyxie petit à petit le terroir, réduit considérablement la flore levurienne naturelle. C'est pourtant bien d'elle, comme le rappellait Frédéric, que surgit la complexité arômatique des vins !

Mais n'oublions jamais que dans cet univers naturel, la nature dicte sa loi et l'homme en accepte les règles. Et lorsqu'elle inflige aux paysans une de ses terribles colères, les dégâts peuvent être dévastateurs. C'est ce qu'a connu Frédéric en juillet 2014 ! Avec la grêle qui a ravagé ses parcelles, il a tout perdu ! Son domaine se serait vendu si la volonté et la solidarité des hommes, lui, ses clients, ses copains de l' association de vignerons « Changer l’Aude en Vin » , n'avaient pas répondu à la nature de la plus belle des manières. Sa vendange 2014, il l'a tenue malgré tout, en provenance de terroirs à consonnance humaine, les terroirs de la générosité. Autrement dit, ces terroirs issus de la rencontre de la géologie, météorologie et de l'homme ! Sûrement les plus beaux qui soient ; ils sont d'ailleurs si exceptionnels qu'aucun laboratoire d'analyses des sols n'a pu encore travailler là-dessus !

 

Parmi les sept cuvées goûtées, Elisabeth les a très bien évoquées, comme à son habitude, je n'en retiendrai donc ici que deux. Non pas que les cinq autres avaient moins d'intérêt – bien au contraire ! - mais parce que La Part d'orage et M comme je suis représentent des symboliques fortes.

 

La Part d'Orage 2014 a embrasé nos verres. Cette cuvée contient tellement d'éclats ! C'est un vin de révolte apaisée, un vin dont la complexité, telle un étendart qui claque au vent, nous livre un bonheur général, que ce soit au niveau des sensations, des perceptions, des suggestions, des questions . Pensez donc ! De multiples vendanges issues de vignerons émérites du Cabardes (Guilhem Barré, Edouard Fortin, Clément Mingus) , du Limouxins (Gilles et Fred Azam), de Fitou (Marc Castan), des Corbières (Xavier Ledogar et Rémy Jaillet).Un vin comme cela, on n'en goûte pas souvent : il contient la saveur forte des rires et des larmes des hommes qui tombent et se relèvent !

 

M comme Je Suis 2012 est un pur merlot sans sulfites ajoutés. Grâce et finesse, énergie et matière, le caractérisent. Un beau cépage bien installé sous les cieux du Cabardès dans le pur respect des lieux du millésime. Frédéric a fait le reste en cave, de façon réfléchie et absolument respectueuse. Un beau flacon, un vin comme je les aime, dépouillé d'artifices et plein d'existence.

 

Maintenant, chaque fois que je passe devant la cité de Carcassonne, je pense à Frédéric, à Guilhem qui se situe de « l'autre côté ». Je les vois fiers de leurs paysages, heureux, nourris de vent, de soleil, de pluie, de liberté, de solitude et de partage.
Merci Frédéric pour ta généreuse et rieuse présence, bonne fin de taille et que 2015 te sourie !

Et Vive les Vins Vrais de l'Aude !

 

Didier 

 

28 novembre 2014 - Paul BARRE

Paul BARRE

 

Paul Barre a quitté sa Gironde viticole pour nous rencontrer à Brive et animer cette soirée où il nous a présenté six vins rouges déclinés sur trois millésimes : 2011 - 2010 et 1992.
Paul est à la tête de deux châteaux : La Grave à Fronsac et La Fleur Cailleau à Canon- Fronsac. Depuis une quarantaine d'années tout de même et pour quelque temps encore : « jusqu'en 2017 nous a-t-il avoué ». Après, la transmission familiale continuera l'oeuvre !

Je ne détaillerai pas les vins bus - d'autres le feront mieux que moi - mais je dirais qu'ils nous livrent, tous sans exception, leur terroir et surtout cette partie du terroir cachée, que sont le sol et le sous-sol.
Ils expriment une impression tellurique forte, une minéralité très affirmée. Leur arômatique m'a fait très souvent pensé à celle dégagée par « les végétaux de l'ombre ». Des vins issus des horizons humiques ( La Grave) ou des profondeurs sur roche-mère (La Fleur Cailleau )

Avec La Fleur Cailleau, les fleurs, les fruits m'ont paru plus affirmé sur la palette arômatique. Au total, des vins de gastronomie, des vins pour accompagner le bien manger, nourrissants et digestes.

Cependant, ce soir-là, il ne fallait pas attendre de Paul qu'il nous parle beaucoup de ses vins sur le plan gustatif ! Ce soir-là, notre liberté de dégustateur fut au moins aussi grande que ... celle du vigneron et du vinificateur !


Non, Paul était venu non pas pour décrire ses vins mais pour passer son message, transmettre des idées qui ont agité toute sa vie, une vie de libre-penseur.

Notre vigneron philosophe est passé allègrement de Kant à Jean Carmet ou de Steiner à Georges Brassens, pour illustrer un propos toujours aussi déroutant, même pour ceux qui connaissent un peu le personnage ! Et j'avoue que, une fois de plus, « je suis resté sur le tarmac » quand Paul nous propulse vers l'anthroposophie ou ... la chimie moléculaire du soufre et de ses combinaisons multiples!

Mais toute la soirée il nous a rappelé aussi qu'il restait un éternel chercheur, volontiers installé dans la relativité et l'évolutivité de son savoir.

 

Enfin, cet adepte de la première heure, en Bordelais, des pratiques culturales en biodynamie – immense crédit à mettre à son actif ! - est néanmoins aujourd'hui un vigneron très circonspect sur la notion des vins nature, qui plus est des vins sans soufre !
A son avis, très peu sont bons ! Il ne réfute cependant pas l'idée qu'on puisse faire du vin sans soufre. Ouf, il était temps !

Car en février et mars prochains, Frédéric Palacios puis Mickaël Georget vont s'efforcer de convaincre ceux qui parmi nous ne le seraient pas encore, que de bons vins sans soufre ( et parfois plus que cela! ) peuvent surgir de la frilosité - toutes saisons confondues - du vignoble français !

 

Merci Paul pour ta gentillesse et ton exceptionnelle expérience vigneronne.

 

Didier 

 

 

 

14 novembre 2014 -  Camille et Mathias MARQUET

Camille et Mathias MARQUET

 

Mathias n'était pas là mais Camille ... oui ! Et bien là !

Elle a assuré avec assurance, conviction, compétence, pédagogie, passant et repassant de table à table, pour expliquer, dire et redire. Le tout avec le sourire et ce charme intemporel de la jeunesse qui avance, interroge et s'interroge, explore, crée.
Les vins blancs se déclinaient entre moelleux Les Brumes 2013, L'Ecorce de Lestignac 2011 et sec  Lestignac blanc 2013.
Les rouges avançaient allègrement, en bel ordre de marche : Rouge et Noir 2012Racigas 2012 , Ancestral 2011.
Des vins sans jamais aucune lourdeur, dynamiques et évolutifs. Avec toujours des matières très fines, tantôt nerveuses, tantôt plus pleines.
Des vins pétulants, des vins de gymnastes, respirant et proclamant la vie. De beaux vins vrais. Les noms attribués aux cuvées, les étiquettes très personnelles de celles-ci, traduisent l'attachement de ces jeunes vignerons à la mémoire des hommes et des lieux, à la beauté et la force de la nature. Ils expriment aussi beaucoup de poésie, de sensibilité culturelle.
Tout cela ne pouvait que se retrouver dans les vins que nous avons goûtés !
J'ai, évidemment, beaucoup aimé ces expressions sincères, bien enracinées dans leurs terroirs. Merci Camille d'être venue à Brive nous rencontrer!

 

Didier

 

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Très belle soirée avec des vins à la forte personnalité, des explications précises à chaque table et des mets savoureux. Plusieurs découvertes, dont le superbe Ecorce 2011. Deux confirmations : la race de Racigas et la folie du Rouge et le Noir. Des vins qui expriment leur terroir d’origine mais aussi l’inspiration de ceux qui les ont fait naître. Des vins de vignerons !

 

Les Brumes 2013

Couleur soutenue due à la macération de l’ugni blanc (20%). Nez de poire séchée, de raisins secs, de noisette. Bouche ronde et tendre (50 g de sucres résiduels), mais sans aucune lourdeur. Finale fraîche. Une gourmandise, il faut lutter pour ne pas enchainer les verres !

Le Blanc 2013

Le nez est d’abord un peu fermé puis s’ouvre lentement. La mise en bouteille est récente. Nez sur les agrumes, le zest de pamplemousse, le cédrat. Nez vif, appétant, de plus en plus frais et floral (citronnelle). Bouche de matière, large et longue. Le gras est parfaitement soutenu par une trame acide qui étire le vin. Sensation de matière en finale (extraits secs), salivant. Très beau vin, complexe et minéral. Doit retrouver son équilibre pour délivrer tout son potentiel.

Le Rouge et le Noir 2012

Cabernet franc et sincère, et un peu fou aussi ! Coloré, rond, avec de la mâche, des tanins murs mais bien présents, de la richesse (2/3 g de sucres résiduels) et un peu de gaz. Ca part dans tous les sens mais c’est irrésistiblement bon !

Racigas 2012

Merlot sur calcaire.

Nez frais, au végétal noble (menthol) et aux notes florales. Nez délicat et en retenue. Bouche tout en jus, dense et fraîche. Tanins murs d’une grande finesse, parfaitement fondus, avec ce qu’il faut de fermeté en finale. Bouche longue et racée. Ca claque ! Encore une preuve que le merlot (cultivé sans chimie sur un sol de qualité, aux rendements maitrisés et sans élevage outrancier) c’est vraiment bon !

L’Ancestral 2011

Nez d’abord fermé aux notes sucrées (sirop) certainement dues à l’élevage. Puis plus profond et complexe (myrtilles, prunes). Bouche large, ample, avec de la matière, serrée. Des notes fumées rappellent l’élevage. Vin corseté pour l’instant que l’on doit attendre encore quelques années pour comprendre son message.

L’Ecorce 2011

Le nez est riche et complexe, mais surtout il annonce ce qui va suivre : la bouche. Car c’est un grand vin de matière, une liqueur à la fois chaude et fraiche, aux notes d’huiles essentielles d’agrumes, d’écorce d’orange, de fruits de la passion. Beau vin, proche du sol et tout près du soleil. 

 

Pierre-Alexandre

 

14 mars 2014 -  Christophe GRAYON

Christophe GRAYON

Clos des Monts ... d'Auvergne et Terres de Roa ont ponctué, vendredi 14 mars, notre dernière soirée vigneronne 2013-2014.

 

Ces deux domaines n'ont évidemment pas la réputation des Noëls de Montbenault de Richard Leroy ou de Chemins d'Orient de Régis Lansade. Mais qu'importe ! Fabienne Grayon, Claudine et Luc Tisserand ont réussi avec beaucoup d'énergie et d'humour à conter leur aventure et présenter leurs vins. Je souligne volontiers que leur engagement dans la viticulture biologique me paraît tout aussi sincère et fort que chez nos deux illustres prédécesseurs.

Les commentaires précis et techniques sur les différentes cuvées goûtées, avancés par Elisabeth donnent de suffisantes indications. Pour ma part, je dirais simplement que les vins de cuve, dans les deux domaines, m'ont apparu les plus révélateurs des terroirs évoqués.

 

Au Clos des Monts, le gamay noir 2013 issu de vieilles vignes plantées en ... 1904 m'a impressionné par sa richesse et sa gourmandise, entre fruits noirs bien mûrs et réglisse. Un vin qui en met « plein la bouche », tout en douceur, tout en rondeur.

Terres de Roa (Raisins-organique-attitude) est un domaine de 19 ha -quand même!- situé sur Saint-Pourçain et sur sables ou granit. Au sein de cet ensemble, le Clos de Preuilly ( 10 ha) est un monopole, héritage de la vieille histoire des vins de St Pourçain, jadis servis à la table des rois et des ducs. Il est dommage qu'un tel clos, deux fois plus grand que le Clos de Tart à Morey-St Denis, ne soit pas vinifié et élevé à part. Cela ne saurait-il tarder ?

Le Saint Pourçain Terre de Roa cuvée « A » 2011, majoritairement composé de tressallier, a une belle identité. Issu d'un long élevage en cuve, le tressalier n'est pas dominé par le chardonnay : il montre une belle vivacité fleurie, bien nette, bien franche. Cette cuvée m'a bien plus convaincu que l'autre où le chardonnay est majoritaire et où le tressalier se dissout quelque peu. En rouge, l'assemblage gamay-pinot noir constitue une belle harmonie, sans artifice, sans extrême complexité aussi mais avec une jolie franchise de saveurs. Félicitations à ces courageux vignerons installés dans des terroirs qu'ils ont fait leur, optant pour une viticulture respectueuse de la biodiversité. Leurs vins de cuves sont vrais, goûteux et digestes. Il leur reste seulement à trouver la clé pour que les vins issus d'élevages en barriques ne subissent trop la tyrannie de leurs contenants. Merci pour leur Passage à Brive et à bientôt peut-être en Auvergne !

 

Didier

 

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Vin de France Clos des Monts Rosé 2013 100% Gamay (mis en bouteille 24 janvier 2014)

Rosé à la robe pâle, légèrement orangé. Nez très fruité sur les agrumes et les fruits rouges acidulés. La bouche est friande et vive. Vin d’apéritif, de repas d’été.

 

Côtes d’Auvergne Boudes Clos des Monts Chardonnay 2013 (mis en bouteille 24 janvier 2014)

Robé jaune pâle, très brillante. Nez anisé, agrumes, poire. En bouche beaucoup de fraîcheur.

 

Saint Pourçain Terre de Roa « A » 2012 60% tressallier 40% chardonnay

Robe or, brillante et limpide. Nez vif sur les agrumes, un peu minéral. La bouche a une attaque tonique.

 

Côtes d’Auvergne Boudes Clos des Monts Gamay vieilles vignes 2013 (mis en bouteille 24 janvier 2014)

Robe noire, reflets violacés. Nez sur les fruits noirs et les épices. Bouche gourmande, riche avec une finale poivrée.

 

Saint Pourçain Terre de Roa « R » 70% gamay, 30% pinot. Terroir de gravières et de sable.

Robe noire, reflets violacés. Nez de fruits rouges acidulés, légèrement épicé. Bouche souple et fruité.

 

Vin de Pays du Puy de Dôme Clos des Monts Bout de Pinot Noir 2012 élevage fûts de chêne. (Mis en bouteille en décembre 2013)

Robe assez soutenue pour un pinot noir. Nez marqué par le bois, arôme de fruits rouges confiturés. En bouche attaque franche, tanins fins.

 

Saint Pourçain Terre de Roa « Cuvée Mystik » 2011 80% gamay, 20% pinot noir. Elevage en fûts de chêne 18 mois.Robe soutenue reflets grenat. Nez d’épices douces, de fruits rouges mûrs, chocolat, café. Vin ayant besoin d’aération. En bouche vin à la structure élégante et gourmande.

 

Côtes d’Auvergne Boudes Clos des Monts Chardonnay 2012 élevage fûts de chêne. (Mis en bouteille en décembre 2013)

Robe brillante, nez de fruits exotiques, beurré, noisette. En bouche de la fraîcheur, du gras, long en bouche.

 

Saint Pourçain Terre de Roa 2011 cuvée Solaire 80% chardonnay, 20% tressallier.

Robe or cristalline. Nez sur le grillé, les agrumes, fruits exotiques. Bouche fraîche et simple, assez longue.

 

En conclusion les vins d’Auvergne sont des vins frais, gourmands, un peu rustique comme le sont les paysages du Massif Central. Cette soirée nous a permis d’échanger avec des néo-vignerons plein d’enthousiasme, de passion et de conviction.

 

Elisabeth

 

 

 

24 janvier 2014 - Richard LEROY et Régis LANSADE

Richard LEROY et Régis LANSADE

Deux grands vignerons sont venus nous visiter avec leurs vins magnifiques et leurs mots nourris de science, d'expérience, de convictions, très souvent tintés d'un humour tantôt bonhomme, tantôt acéré.


Richard produit des merveilles de blancs, entre 2500 et 10 000 bouteilles par an. Rouliers 2011, Noëls de Montbenault 2010, Noëls de Montbenault 2006 sont des secs produits par un vigneron sculpteur de la « glaise » de ses terroirs. A leur propos, Régis Lansade, admiratif, parle de précision. Pour ma part, outre la pureté, je noterais aussi la tension extraordinaire dans ses vins, quel que soit le millésime. C'est là l'écho même du travail ciselé du vigneron dans ses vignes ainsi que l'accompagnement paternel de ses jus et de ses vins, dans la cave. L'énergie de ses vins est – j'oserais dire - vitale : force arômatique, puissance de la matière, élégance éclatante, expression volontaire. Du liquoreux 1996 au sec 2010, le vigneron affirme dans ses bouteilles une extraordinaire intelligence du réel. Ces vins d'épure représentent, pour moi, la quintessence de l'expression chenin, bien sûr mais au-delà, l'expression ultime d'un grand vin blanc sec. Merci Richard pour cette magistrale leçon vigneronne où l'humilité de l'homme se confond avec la fierté du dialogue avec les éléments.


Régis, diplômé d'oenologie, « passe son temps à l'ignorer », annonce-t-il, malicieusement ! Ce vigneron scientifique est en fait un vigneron paysan. La « glaise » du Périgord Pourpre est son théâtre. Si Richard est un chantre du vin blanc, Régis est un héraut du vin rouge, « vrai vin de vigneron » selon lui ! La macération des jus étant une véritable pratique oenologique ... artistique! Son explication mérite d'être réécoutée. Jacques Fournot 2004, Sikandar 2005, Hairawa 2006, Hari Rod 2009, Bouzkashi 2008,
enchaînent des bouches profondes, admirables d'équilibre et de saine présence, résultantes d'un travail respectueux dans les vignes et exemptes de tout artifice en cave. A l'opulence fraîche du 2005, l'expression contrainte du 2006 - contrainte du fait de la météo déplorable de septembre – ou l'étonnante matière du 2008 (vin de presse!), le magnifique 2004 aurait ma préférence : admirablement précis et épuré, il m'a fait penser aux vins blancs de Richard. Régis a mis dans son métier de vigneron le même
engagement, sans tricher, sans concéder, qu'il a eu dans son action de médecin anesthésiste, en Afghanistan, en Somalie ou au Sri Lanka. Merci Régis pour cette leçon de vie où la place de l'homme exalte intelligence, courage, volonté et appétit de vivre.


Ces deux vignerons là, exceptionnels d'authenticité, font grandement honneur à la grande famille des vignerons.

 

Didier

 

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 Richard Leroy Les Rouliers Chenin 2011 : vin non filtré et sans soufre, élevé sur lie. Terroir des schistes gréseux qui apporte de la finesse. Robe or argent, très scintillante. 1er nez de feuille de tomate, 2ème nez : floral, fruits secs, iodé. En bouche vin fin et puissant avec du gras et de la fraîcheur. Très long en bouche.

 

 Richard Leroy Les Noëls de Montbenault Chenin 2010 : terroir de riolite volcanique.

Robe argentée cristalline. Nez de fruits confits, de brioche dorée, poire. En bouche une belle vivacité, très long en bouche.

 

 Richard Leroy Les Noëls de Montbenault Anjou Chenin 2006.

Robe dorée, limpide, et toujours cristalline. Nez de champignon, beurre et fruits exotiques. En bouche un léger perlant, on retrouve cette équilibre entre puissance, gras et fraîcheur. Toujours très long.

 

Régis Lansade Chemins d’Orient Pécharmant 2009 Robe très noire, reflets violacés. Nez de chocolat, floral et de raisin frais. Bouche puissante et tannique. A laisser grandir quelques années.

 

 Régis Lansade Chemins d’Orient Pécharmant 2006 : année particulière avec une très bel été, mais un septembre pluvieux qui a un peu dilué les raisins.Robe toujours très soutenue avec des reflets violacés. Nez de réglisse et de thym, une pointe animale. Bouche avec des tanins fins et élégants, de la fraîcheur. Long en bouche.

 

 Régis Lansade Chemins d’Orient Pécharmant 2005 : grande année avec un été et un automne idéaux.

Robe très soutenue aux reflets violacés. Nez de fruits noirs et d’épices. En bouche, tanins puissants équilibrés par une pointe de fraîcheur.

 

 Régis Lansade Chemins d’Orient Pécharmant 2004 : 2004 année à la météo normale, donnant un vin de style classique.

Robe noire aux reflets grenat. Nez de truffe, fruits noirs, un peu animal. Bouche puissante et veloutée à la fois, avec des tanins très fins.

 

 Régis Lansade Chemins d’Orient Cuvée Bouzkashi 2008 : cuvée élaborée avec 100% de vins de presse, élevage de 3 ans en fûts de 5 à 10 ans.Le Bouzkashi est une tradition afghane. Il s’agit de la dispute de deux ou plusieurs équipes de cavaliers pour une chèvre décapitée.Ce vin a une robe très noire. Le nez est dominé par l’arôme de cassis, soutenu par des notes florales, poivrées et de café. En bouche c’est un vin très puissant, aux tanins un peu rustiques, mais avec beaucoup d’équilibre.

 

Richard Leroy Coteaux du Layon Faye d’Anjou 1996

Robe or ambré. Nez de coings et d’agrumes confits, évoluant vers le safran, les épices douces et le miel restant dans les alvéoles de la ruche. En bouche vin enveloppant finissant sur une pointe de fraîcheur. Très long. Vin se suffisant à lui-même.

 

En conclusion, si chaque cuvée a sa personnalité propre venant du terroir, du millésime on retrouve la touche du personnage qu’il y a derrière. Pour Richard Leroy c’est la netteté, l’équilibre entre rondeur et fraîcheur, le côté un peu incisif. Pour Régis Lansade c’est cette sensation de croquer dans un fruit mur, qui rend ces vins charnus et charnels. Et l’équilibre entre puissance et velours.

 

Elisabeth

 

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Le Vin doit inciter au voyage ! (Régis Lansade)

 

Et quel voyage vendredi soir !

 

De l’Anjou à Pécharmant, des schistes gréseux aux argiles bleues, de Brive jusqu’à l’Afghanistan.

 

Les chenins de Richard sont impressionnants de précision, d’épure et d’essentiel. Rien de superflu, juste la quintessence dépouillée de tout artifice. Le 2011, au nez « d’autolyse », sera une formidable bouteille dans quelques années. Le 2010 est plein de tout. Plein d’alcool, plein d’acidité, plein de volatile, plein de cailloux. Mais pourtant rien de déborde, tout est en place. Seulement il ne se livre pas beaucoup. C’est en grand vin en devenir. Le 1996 est l’expression d’une harmonie parfaite entre la liqueur et la fraicheur. Il me remémore les vendanges au Château de Suronde, les doigts collants, le nez plein de botrytis, entre brouillards matinaux et soirées ensoleillées. Un voyage dans le temps.

 

Les chemins de Régis sont généreux, profonds et sincères. Un point d’équilibre entre la matière et l’esprit. Entre les racines et l’envie d’ailleurs. Le 2004 est élégant, droit et précis. Le 2005 est complexe, suave et solaire. Le 2006 est tendu, ferme et terrien. Bouzkashi 2008 impressionne, imprime la tête et l’âme d’un jus floral et sèveux. Ces quatre vins m’ont beaucoup plu. Avec leurs multiples facettes il sont à l’image du vigneron. Celui-ci rêve de vignes et de vins afghans. Un voyage dans l’espace.

 

Une magnifique soirée avec deux artistes qui ont choisi le vin comme moyen d’expression, pour faire sortir la beauté d’eux-mêmes ou montrer celle de la Nature, comme l’on peut choisir la peinture, la musique ou la littérature. 

J’étais au milieu d’eux, le plus ignorant de tous les ignorants.

 

Pierre-Alexandre.

 

15 novembre 2013 - Mark ANGELI

Mark Angeli

En recevant Mark Angéli au restaurant Amédélys à Brive, Naturellement Vins a offert à ses adhérents

un vigneron particulièrement rare. Un vigneron qui a conduit le chenin dans la patrie des plus grands

vins blancs secs de notre pays, un vigneron héraut de sa région et largement au-delà, un vigneron

fédérateur autour de sa conception du vin, un vigneron exemplaire pour tant et tant d'autres de ses

pairs.

Je rappellerai aussi l'homme qu'il est : attachant dans ses engagements, émouvant dans son humanité généreuse et pétrie de savoirs façonnés par une intelligence et un respect du réel.

Ce vendredi soir 15 novembre, nous n'avons pas goûté plus de deux vins lui appartenant, sur les sept

proposés au total. Mais tous étaient vibrants et méritaient largement de figurer les uns à côté des autres. Les siens étaient donc bien accompagnés ! Le choix de Mark fut éclairé, nous n'avions pas à en douter. Ces sept vins appartiennent à la confrérie des vignerons honnêtes dans leurs pratiques viticoles et vinicoles, défricheurs et révélateurs de terroirs respectés. Ils sont jeunes pourtant pour la plupart, certainement doués, attentifs et rigoureusement travailleurs mais les enseignements, encouragements et recommandations du professeur Angéli ont fait merveille.

 

Achillée 2012 était proposé par Vincent et Stéphanie Deboutbertin à Faye-d'Anjou : juste tiré de cuve,

encore troublé par le récent soutirage de la barrique, ce vin de caractère et de fougue était tout entier

dans l'expression fraîche et incisive des fruits primaires : citron, pamplemousse... Un régal sur une

matière certaine.

Les Varennes 2011 du domaine des Roches Sèches ( Thibaut Ducleux, Jean-Marie Brousset, Julien

Delrieu) à Faveraye-Maschelle: très belle élégance de fruits et de saveurs. L'élevage a anobli une belle

matière qui n'est pas sans rappeler celle du suivant !

La Lune 2012 de la Ferme de La Sansonnière (Mark Angéli) à Thouarcé. Il était attendu, il n'a pas

déçu ! La concentration est élégante et pure. Ce blanc d'assemblage est un modèle de finesse asssurée, persistante.

Les Varennes de Combre 2011 sont issues d'un grand domaine, Les Grandes Vignes (famille Vaillant) à Thouarcé. Un vin d'énergie et de force tellurique qui a de belles années devant lui.

Saint Martin 2011, un superbe grolleau noir du domaine des Roches Sèches : fruit et consistance font de ce rouge un vin de belle présence. A noter que le domaine des Roches Sèches sera présent, à nouveau, au Salon Au Fil du Vin, samedi 19 et dimanche 20 avril 2014.

Cuvée « 253 » 2011 du Château Tour Grise (Philippe Gourdon) au Puy-Notre-Dame. Un cabernet franc

« renversant », dirait Parker ! La finesse des tannins encadre, comme un fil de soie, la noblesse et la

grande profondeur des saveurs et de la texture. « Vin de taffetas » aurait dit Rabelais !

Rosé d'un jour 2012 de la Ferme de La Sansonnière. Ce rosé, gorgé de sucres tendrement acidulés

terminait cette remarquable soirée auprès d'un assortiment de desserts délicats.

 

Un grand bravo à Mark pour sa belle et amicale présence, pour les mots qui résonnent encore de ses

révoltes sincères et de ses espoirs jamais délogés. Enfin, comment ne pas lui savoir gré de nous avoir

interprété avec force et sensibilité une chanson magnifique, aux accents déchirants, tirée du répertoire

d'Alain Lepreste, auteur méconnu de la plupart d'entre nous? Un auteur à la Boris Vian, pour un

vigneron à la ... Mark Angéli ! Notre étonnement du début fut tout de suite transformé en écoute ardente et pleine d'émotion. Merci Jérôme pour la prise de son.

 

Félicitations aussi pour Amédée et son équipe car vins et repas ont fusionné allègrement.

 

Didier

25 octobre 2013 - Michel ISSALY

Michel ISSALY

Tout d'abord, Naturellement Vins se doit de rappeler les passages remarqués des vignerons suivants en nos soirées-dégustations 2012-2013, au restaurant Amédélys à Brive-laGaillarde:
- Catherine Maisonneuve du domaine Cosse-Maisonneuve (Cahors) en novembre 2012
- Luc de Conti du domaine Tour des Gendres et Marc Saury du château Cluzeau (Bergerac) en janvier
2013
- Jean-Marc Grussaute du domaine Camin Larreydya (Jurançon) en mars 2013
- Christian et Nicole Dauny des Vignobles Dauny (Sancerre) en juin 2013.
Grand merci à ces vignerons émérites d'être venus à la rencontre des vingt-huit adhérents de Naturellements Vins (moyenne annuelle des adhérents présents à ces soirées) pour porter la parole vraie de leurs terroirs et de leur travail. Naturellement Vins les salue très chaleureusement, très amicalement. Encore merci à eux.


Vendredi 25 novembre 2013, pour inaugurer la saison 2013-2014, Naturellement Vins accueillait Michel et Sylviane Issaly du domaine de La Ramaye à Ste Cécile d'Avès (Gaillac). Vingt-neuf adhérents étaient présents. Huit vins furent goûtés:
- Les Cavaillès Bas 2012 (mauzac, len de l'el, oundenc) : blanc sec tiré de cuve, juste après collage. Encore trouble et replié sur lui-même, ce vin présente une belle densité de matière annonçant une complexité arômatique qui va se libérer. Très beau vin.
- L'Indigne 2011 (100% mauzac). Matière plus grande encore que dans le précédent. Vin pourtant déjugé par la Commission d'Agrément. Aucune oxydation à mes yeux. Seulement une arômatique de pommes blettes, de fruits surmûrs. Vin très intéressant.   
- La Combe d'Avès 2009 (duras, braucol). Beaucoup de race et de finesse. 
- Le Pech de la Tillette 2011 (braucol, duras et merlot, prunelard). Nez d'orange sanguine. Très 
gourmand en bouche.
- Le Grand Tertre 2012 (prunelard, braucol). Merveilleux nez de mûres sauvages. Bouche à l'avenant.
- Le Sang 2012 (braucol, prunelard). Aux racines du vin...Dans les entrailles de la terre... 
- La Quintessence 2011 (len de l'el, mauzac). La vie des vignes entrée en cave. Une liberté aérienne comme le vol de l'oiseau.  
- Le Vin de l'Oubli 2001 (100% mauzac). Le vin du temps qui passe mais...qu'on n'oublie pas !
Michel et Sylviane Issaly sont venus à Brive avec des vins magnifiques de fierté et de présence. Ils sont venus aussi en toute simplicité, nous livrer un peu de leur riche expérience viticole et nous faire ressentir la force de leur engagement, à la vigne, à la cave et bien au delà puisque - on ne peut le passer sous silence - Michel est aussi à la tête d'un syndicat de 6000 adhérents, celui des Vignerons Indépendants !... 
Grand merci, Michel et Sylviane pour cette soirée vigneronne où vos paysages du Gaillacois ont 
été repeints devant nous. A bientôt.


Didier

 

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L’Apéritif : bouchée croustillante à l’escargot et salade de fenouil

Les Cavaillès Bas 2012 : 60% mauzac, 30% len de l’el, 10% oundenc (verre de gauche) : Robe claire, nez très frais sur la pomme verte typique du mauzac. En bouche beaucoup d’équilibre, fraîcheur, rondeur.

L’indigne 2011 : 100% mauzac (verre de droite) : Robe plus soutenue. Nez sur des arômes de pomme bien mûre. En bouche puissance et longueur.

 

 

L’entrée : Velouté de châtaigne et toast au foie gras

Le Pech de la Tillette 2011 : 30% braucol, duras et merlot, 10% prunelard : robe très soutenue, des arômes de fruits des bois, un peu sauvage. En bouche rondeur et mûr.

La Combe d’Avès 2009 : 50% duras, 50% braucol : robe très soutenue également. Nez très concentré, épicé. En bouche vin très velouté, des tanins au grain très fin.

 

Le plat : Côte de Veau, jus échalotes, légumes d’automne

Le Grand Tertre 2012 : 90% prunelard, 10% braucol : robe très soutenue, nez de fruits noirs. Bouche suave et structurée à la fois.

Le Sang 2012 (verre de gauche) : 90% braucol, 10% prunelard : nez plus viril, plus animal. Bouche beaucoup d’équilibre, de la puissance et de l’élégance.

 

Le Dessert : Crème Brûlée aux poires

La Quintessence 2011 : 70% len de l’el, 30% mauzac : robe dorée, nez de fruits confits. Bouche tout en douceur et fraîcheur.

Le vin de l’Oubli 2001 : 100% mauzac : vin de voile. Robe ambrée. Nez épicée, fruits secs. Bouche légèrement saline, très long, très complexe.

 

Toutes les cuvées de Michel Issaly sont très différentes l’une de l’autre. Mais on retrouve un lien de parenté la concentration, la puissance alliées à la finesse et au velouté des vins en bouche. Est-ce la personnalité du vigneron qu’on retrouve dans ces vins ?

Domaine à visiter, vigneron à rencontrer et vins à déguster sans faute.  

 

Elisabeth

 

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Les Cavaillès bas 2012

Vin tiré sur cuve. Robe trouble. Nez de fruit frais, de poire au sirop, de verveine, de menthol. Bouche riche, gourmande (un peu de sucre ?), avec un très beau gras. Belle fraicheur pour équilibrer l'ensemble. Un peu court pour l'instant : doit se poser pour s'étirer. 

 

L'indigne 2011

Robe or, intense et lumineuse. Nez de pomme blette et notes subtiles de noisette grillée. Nez discret, qu'il faut aller chercher. On comprend qu'il s'agit d'un vin de corps. Bouche fine, élégante, longue. Force contenue. Subtile malgré la puissance alcoolique (15.5°). Grand équilibre. Vin de gastronomie. Bel accord avec l'escargot en croquette. 

 

Le Pech de la Tillette 2011

Nez réduit, un peu fermé, mais "naturel". Bouche tendre, ronde et fraiche, très gourmande. Finale sur des arômes de pain frais. Beaucoup de liberté dans ce vin. 

 

La Combe d'Avès 2009

Robe sombre mais brillante. Le premier nez est animal, des notes de fourrure, de musc. Avec l'aération le vin se détend quelque peu et le nez s'ouvre petit à petit, porté par la vivacité. Bouche racée aux tanins fins et très mûrs. Matière serrée, poudrée. Beaucoup de tension, d'énergie. Un fauve prêt à bondir ! Finale salivante. Vin enthousiasmant.

 

Le Grand Tertre 2012

Robe noire, opaque mais brillante. Nez de fruits noires sauvages, de cassis, de myrtille. Des notes de végétal mûr également, d'eucalyptus. Bouche à l'équilibre étonnant. Ronde en attaque, puissante en milieu de bouche, tannique en finale. On sent un vendange très mure, de beaux raisins noirs gorgés de sucre, d'acide, de tanins et de saveurs. Vin concentré, généreux, qui doit encore trouver son centre, son équilibre pour délivrer tout son potentiel.

 

Le Sang 2012

Robe noire, opaque mais brillante. Nez austère, qui ne dialogue pas. C'est par le corps qu'il parle.  Bouche immense, à la profondeur infinie. Terrienne, minérale mais pourtant tournée vers le ciel. Une architecture de cathédrale. Bâti pour traverser le temps.

 

La Quintessence 2011

170g de résiduel, 18 mois de fût, et presque pas de soufre.

Pureté aromatique, matière fine et aérienne, sucres subtils et étirés, longueur et finale interminable. Harmonie parfaite. Un des plus beaux liquoreux qu'il m'a été donné de déguster.

 

Vin de l'Oubli 2001

Robe or, intense aux légers reflets d'acajou. Nez de fruits à coques, de figues, de pruneaux. On pense à un bel Armagnac paysan. Bouche puissante et fraîche, longue et saline. A déguster par petites gorgées. "Avec un cigare, ça marche" dit Michel Issaly. On le croit sur parole. 

 

 

Des vins sincères, généreux, puissants, parfois austères, plus ou moins faciles à gouter, mais qui m'ont impressionné par leur profondeur et leur équilibre. Preuve que maturité et acidité peuvent s'accorder ! Le travail à la vigne doit être remarquable.

 

Je garderai en mémoire la façon qu'a Michel Issaly de dire "ils m'emmerdent" à tous ceux qui voudraient l’empêcher de faire un vin qui lui ressemble, de faire son vin. C'est un homme entier et un Vigneron Indépendant !

 

Et puis il y a l'étiquette du Grand Tertre : 

Le génie du vin est dans le cep, mais son expression résultera de l’aptitude des racines à exprimer la minéralité du sol. La vigne libérera l’obscurité profonde de la roche mère en luminosité aromatique. C’est la variabilité climatique du millésime qui concentrera et matérialisera l’âme du vin. L’essence véritable du vin est esthétique, à la lisière des arts. Tout comme le peintre, le vigneron traduira cette richesse du terroir en ambiances et harmonies. Ce vin doit rester le liquide du ciel et de la terre : la boisson suprême (Prunelard, Braucol).

A bientôt

 

Pierre-Alexandre

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